Mon expérience de La main à la pâte

Cet article, rédigé par Solène Fleau, élève à l’ESPCI et interlocutrice privilégiée de La main à la pâte pour l’année 2011-2012 décrit une expérience dans une classe de primaire afin d’informer des étudiants qui hésiteraient à se lancer dans l’aventure.

Je suis allée dans une classe de CE2 située dans le 20ème arrondissement. J’ai travaillé en binôme avec Nathalie Pélissier, qui avait déjà eu une partie de ces élèves en CP. Sa formation professionnelle (licence de mathématiques) lui avait déjà permis de faire des sciences dans ces précédentes classes. Elle avait notamment fait de l’électricité en classe de CP.

Cependant, la difficulté était d’ancrer des expériences dans un raisonnement scientifique tout en laissant aux élèves la possibilité d’orienter eux même la réflexion. C’est donc sur ce point que nous avons insisté en traitant le thème de l’eau et ses différents états.

De mon côté, la première difficulté qui m’est apparue a été d’adapter les activités à la capacité d’écoute et de concentration d’élèves de cet âge. C’est pour cette raison que le binôme compte beaucoup. Ainsi, pour notre première séance, nous sommes restés en terrain connu du point de vue scientifique pour introduire le thème aux élèves et pour laisser le temps à notre binôme de trouver son équilibre.
Après quelques ajustements , nous avons pu commencer à rentrer dans le vif du sujet. J’ai donc suggéré de suivre le déroulement suivant : hypothèses, vérifications par l’expérience puis conclusions. Ce choix nous a permis de fixer un cadre nécessaire pour Nathalie et de laisser aux élèves le choix de leurs hypothèses sur un sujet commun.
De mon côté, j’ai eu d’abord quelques difficultés à éviter certains mots techniques, d’usage courant pour les étudiants mais inconnus pour des enfants ou même un instituteur. Puis, au fur et à mesure, j’ai appris à leur expliquer les phénomènes plus simplement. Nous avons même été jusqu’à évoquer des phénomènes de liaisons atomiques et de surfusion tout en restant dans le domaine de l’intuition pour les élèves et sans utiliser de termes techniques.

En ce qui concerne les expériences, ma présence nous a permis de réaliser des manipulations plus risquées (avec des plaques chauffantes à 300°C par exemple). Là encore, j’ai pu remarquer la différence dans notre binôme. En tant qu’étudiants habitués à manipuler, nous avons tendance à minimiser le danger ou même omettre de le souligner. Mais les élèves réagissent différemment. Un exemple est de mettre une goutte d’eau dans sa bouche alors qu’elle a touché la plaque chauffante du laboratoire de chimie organique, recouverte de produits chimiques. En ce qui me concerne, je n’avais pas imaginé que cela puisse arriver.
A contrario, les expériences ont été les périodes les plus stressantes pour Nathalie. Il est important de prendre en compte ce facteur, qui peut d’ailleurs amener les élèves à avoir vraiment conscience du danger.
Enfin, quand nous avions un peu de temps en fin de séances, les élèves me questionnaient sur les vrais conditions d’expériences en laboratoire. Ils étaient très impressionnés, surtout quand je leur racontais que parfois, on pouvait manipuler des produits qui explosaient ou trouaient les blouses de chimie.

Je suis vraiment très fière d’avoir pu partager cette expérience avec la classe de Nathalie Pélissier. Ces élèves étaient très motivés, même ceux pour qui les sciences étaient un mystère.
J’ai vraiment apprécié leur vivacité d’esprit et leurs questions. Certains ont même dit qu’ils voulaient aussi devenir scientifiques.


Haut de page



À lire aussi...

Quelques idées d’expériences et astuces pratiques

Expérience de la goutte d’eau en lévitation Matériel nécessaire : – plaque chauffante – pipette Description : Faire chauffer la plaque chauffante (...) 

> Lire la suite...

Déroulement de séances sur le thème de l’eau

Nathalie Pélissier, institutrice dans le 20ème arrondissement, et moi-même, Solène Fleau, élève en première année de l’ESPCI ParisTech, avons choisi (...) 

> Lire la suite...